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Eiffage Immobilier réalisera la reconversion de la Caserne de Benauge aux côtés de l’agence d’architecture Atelier Ferret Architectures (33)

03.04.2024
Scrollez
Eiffage Immobilier réalisera la reconversion de la Caserne de Benauge aux côtés de l’agence d’architecture Atelier Ferret Architectures (33)

La caserne des pompiers de la Benauge est un bâtiment emblématique et iconique du paysage urbain bordelais depuis 1954. Située au débouché du pont de Pierre sur la rive droite, elle a été conçue par les architectes Claude Ferret, Adrien Courtois et Yves Salier. Le « caractère fonctionnaliste de son architecture » et les archétypes du Mouvement Moderne lui confèrent son inscription au titre des Monuments Historiques depuis 2014. La perspective de l’installation des pompiers dans une nouvelle caserne permet à Bordeaux Métropole de confier dès 2017 la reconversion de la caserne à l’EPA Bordeaux Euratlantique dans le cadre de la ZAC Garonne Eiffel. Pour veiller à la valorisation, à l’ouverture et au respect de ce patrimoine exceptionnel tout en mettant en œuvre une programmation et des usages diversifiés, l’EPA a désigné Eiffage Immobilier et l’agence d’architecture Atelier Ferret Architectures en 2018. 2024 marque une nouvelle étape pour le projet.

L’histoire de la caserne
Situé en rive droite, sur le quai Deschamps au débouché du Pont de Pierre, cet édifice fut construit entre 1950 et 1954. Claude Ferret est désigné par la municipalité comme architecte en chef du projet. Les qualités urbaines et architecturales de la restructuration de Claude Ferret pour la façade du front de mer de Royan, encourage la ville de Bordeaux à choisir l’architecte pour le projet de la caserne en bord de fleuve. Claude Ferret choisit de s’associer à deux de ses élèves, Yves Salier et Adrien Courtois, avec lesquels il a collaboré pour le chantier de la reconstruction de Royan. La façade du quai Deschamps composée de panneaux à hublots dessinés par les architectes et façonnés avec la technique des Ateliers de Maxeville alors dirigés par Jean Prouvé n’existent malheureusement plus aujourd’hui.

La caserne de la Benauge symbolise l’architecture d’après-guerre et relève de l’intégration des principes du mouvement moderne de Le Corbusier. Cette structure est une des premières de ce type à Bordeaux où l’architecture est encore très traditionnelle en 1954. Cette influence est particulièrement visible tant dans la conception structurelle (ossature en béton armé, trame formelle de trois séries de seize poteaux qui sont apparents en partie basse et nécessaires pour soutenir les cinq niveaux ainsi que le toit-terrasse) que dans l’architecture et la façade du bâtiment. Les panneaux en aluminium percés de hublots et laqués rouges constituent un geste novateur pour l’élaboration de façade à cette époque.

La caserne de la Benauge est aussi une des rares illustrations françaises du mouvement fonctionnaliste et rationaliste ou « la forme suit la fonction ». Le bâtiment, et en particulier ses circulations, est pensé dans une logique de fluidité et de simplification des différents usages. Le rez-de-chaussée est consacré aux activités de la caserne et à la circulation des véhicules de secours dans une logique ergonomique - entrée, cours - parking, sortie - afin de rendre le plus efficace possible les parcours automobiles. Au premier étage, la coursive horizontale court sur toute la façade arrière du bâtiment, sur laquelle viennent également se greffer quatre cages de circulations verticales. À intervalle régulier, ces dernières relient les étages supérieurs au niveau courant de la caserne.

Au début des années 2000, le SDIS 33 et Bordeaux Métropole s’accordent sur la construction d’une nouvelle caserne plus adaptée aux besoins fonctionnels du SDIS sur le secteur du Belvédère de la ZAC Garonne Eiffel et par conséquent sur la rétrocession de la caserne de la Benauge dans le patrimoine de la Métropole.

Souvent mal perçue par le grand public qui a du mal à s’habituer à l’architecture moderne très avant-gardiste, la caserne de la Benauge a pendant longtemps été menacée de destruction. En 2003, Pierre Ferret, fils de Claude Ferret et lui-même architecte, a lancé une pétition pour protéger l’édifice et empêcher sa destruction. Ses efforts et son abnégation pour la conservation du bâtiment, mais surtout pour sa reconnaissance en tant que patrimoine du XXe siècle, sont récompensés en septembre 2014 par l’inscription de la caserne au titre des Monuments historiques en raison du « caractère fonctionnaliste de son architecture issue de l’école du Bauhaus et des théories prônées par Le Corbusier, jalon novateur de l’histoire architecturale bordelaise et « Unicum » national conçue par les architectes Ferret, Salier et Courtois.
 
Un projet de reconversion alliant programmation ambitieuse et respect de l’architecture
L’édifice étant situé sur le périmètre de l’Opération d’Intérêt National Bordeaux Euratlantique et de la ZAC Garonne Eiffel, Bordeaux Métropole va confier en 2017 à l’EPA Bordeaux Euratlantique la responsabilité du pilotage et du montage de la reconversion de la caserne de la Benauge en veillant à ce que cette opération soit financièrement équilibrée (coût d’investissement et de fonctionnement inclus).
Cette stratégie a amené l’EPA à désigner en 2018 l’opérateur Eiffage Immobilier et l’agence d’architecture Atelier FERRET Architectures (Venezia et Pierre Ferret) pour étudier puis réaliser la reconversion du bâtiment en respectant les prescriptions et attendus de l’Architecte des Bâtiments de France et de la Conservation Régionale des Monuments historiques.
Le projet s’articule autour de 3 ambitions :

  •  Réhabiliter la caserne de la Benauge selon le projet d’origine, valoriser cet ensemble architectural auprès du grand public ;
  • Programmatique et économique : développer une opération mixant réhabilitation et programme neuf pour tenir un équilibre économique, favoriser une mixité programmatique forte (logements accessibles à tous) et donner un nouvel usage au site ;
  • Végétalisation et désimperméabilisation : renaturaliser le site, aujourd’hui exclusivement minéral, pour créer un nouvel îlot de fraîcheur conçu par le paysagiste Trouillot & Hermel

 
Un projet respectant les enjeux architecturaux de ce patrimoine bordelais
S’agissant des enjeux de restauration et conservation, en lien avec l’Architecte des Bâtiments de France et Conservation Régionale des Monuments Historiques, on citera particulièrement les enjeux de :

  • Restauration des éléments remarquables intérieurs (salle de conférences, escaliers ...)
  • Restauration de la façade côté quai qui vise la restitution des éléments et matériaux d’origine ;
  • Restauration des bétons ;
  • Conservation des garde-corps et des escaliers circulaires extérieurs d'origine

Le projet qui vise à reconstruire la ville sur la ville, s’articule autour de la reconversion des bâtiments patrimoniaux et la création d’un nouveau bâtiment de logements. Ainsi, tout le bâtiment de la caserne sera transformé en un hôtel « lifestyle » de 95 chambres avec une terrasse restaurant au dernier étage. Le rez-de-chaussée sera exploité par le même preneur hôtelier pour en faire un lieu de destination, proposant une offre de bar et restauration, tandis que le R+1 pourra accueillir des bureaux.

Le bâtiment de logements, inscrit aux Monuments historiques le long des rues de la Benauge et Henri Dunant sera rénové pour proposer 26 logements. La Tour de séchage sera transformée en un concept hybride exploité par l’hôtelier. Le bâtiment neuf proposera quant à lui 77 logements.

Une Occupation transitoire dès 2024
Dès le 2 avril 2024, après le départ du SDIS, un protocole entre Bordeaux Métropole et l’EPA permet d’installer les équipes d’Eiffage Immobilier et Eiffage Construction dans les espaces de bureaux de l’ancienne caserne. D’autres formes d’occupation transitoire sont également prévues tout au long de l’année :

  • Un partenariat entre Eiffage Immobilier et un bailleur social permettra de mettre à disposition 20 logements solidaires ;
  • Le gymnase pourra accueillir des associations du quartier ;
  • Le grand garage de la caserne et la cour proposeront un espace de vie animé avec offre de bar, restauration, scène ouverte… dans une logique de préfiguration.

Fin 2025 verra les transferts de propriété finalisés et le démarrage des travaux avec un prévisionnel d’achèvement et de livraison des programmes en 2028.

La ventilation programmatique des logements sera la suivante : 50 % de logements libres, 40 % de logements locatifs sociaux et 10 % de logements locatifs intermédiaires.